I'm laughing in the rain :) {Libre, amateurs de long RP ;)}

Dernière édition par Adαm le Sam 05 Juin 2010, 11:39 pm, édité 1 fois

J'étais restée un bon bout de temps dans cette chambre à essayer de dormir. Seulement, mon cher voisin qui en plus de ronfler, parlait dans son sommeil, m'en empêchais. Les murs de cet appartement étaient vraiment trop fin à mon goût ! Je contemplais le plafond, sans aucune raison avant de jeter un coup d'œil à mon réveil : 23 h 00... Désespérant, moi qui pensais qu'il était au moins 3 h 00 et des poussières... Pour moi, la nuit ne sert plus à l'occupation habituelle des autres depuis que j'ai atterri ici, ce qui m'empêche de faire correctement le travail que j'ai à effectuer pendant la journée, même si, entre deux bâillements et trois assoupissements, j'arrive à tout finir dans les temps.

- La ferme ! Marmonnais-je pour moi-même entre mes dents, puisque le voisin ne m'entendrais pas de toute façon.

Il fallait que je sorte, je n'allais pas continuer à scruter le plafond comme un pauvre idiot en attendant que le sommeil me gagne enfin. C'est en soupirant que je me levais, un peu trop vite d'ailleurs puisque je trébuchais et retombais sur mon lit aussi vite que je m'étais levée. En grognant, je pris le premiers sweat-shirt qui ce trouvait en haut de la pile - instable - de vêtements pliés dans ma petite armoire.

Après avoir enfilé mon fameux sweat, je me précipitais vers la sortie, trop impatient de respirer l'air frais. J'aurais du jeter un coup d'œil par la fenêtre pour regarder quel temps il faisait. C'est avec surprise que je sortie donc en constatant qu'il pleuvait des cordes. Je soupirai un long moment, je n'avais pas du tout prévu ça. Ma soirée allait être pire que je ne le pensait. Je fusillais le ciel du regard, l'insultant presque avant de mettre ma capuche, et mes mains dans les poches de mon sweat-shirt pour faire demi-tour.

Je ne voulais pas retourner dans ma chambre, alors je pris la direction qui menait au bois, peut importe le temps qu'il faisait, j'avais besoin de respirer. La pluie finit par cesser, même si quelques gouttes subsistaient encore. J'ôtai ma capuche et ébouriffais mes cheveux désordonnés. Je levai les yeux sur l'horizon pour découvrir que l'herbe présente devant moi s'étendait à perte de vue. Un sourire s'accrocha à mon visage, je fis encore quelques pas pour m'assoir sur un petit banc qui ne tenait presque plus debout et contempler le paysage, sans un bruit. Je fini par sortir mon petit appareil photo que j'emportais partout - je m'étais dit en venant ici que je raporterais de beaux souvenirs - et commençais à mitrailler le paysage à coup de flashs éblouissant. Quelques minutes plus tard, en voulant changer d’objectif, je fit un geste trop brusque et tomba en arrière. Je retins un cri de surprise et de douleur quand mon dos heurta le sol, alors que mes jambes étaient restées sur le banc presque en ruine.

- Et m*rde, fallait biensur que ça tombe sur moi !

Je parti sur un énorme fou rire même si celui-ci était quand même assez nerveux, finalement cette soirée n’allait peut-être pas être aussi mauvaise que ça. Allongé à rire comme ça, on aurait pu me prendre pour un vrai crétin, mais heureusement pour moi, j'étais seul dans le parc, par pour longtemps du moins. J'entendis des bruits de pas mais n’y fit pas vraiment attention jusqu'à ce qu’ils s’approchèrent de plus en plus et, au lieu de me relever, je continuais à rire comme un imbécile !

J'étais devant ma télé, des nouilles chinoises en pot dans la main. Je replaçais pour la énième fois mes lunettes sur mon nez, et me léchais les lèvres. Je regardais l'une de mes séries favorites, et mangeais en même temps, à ce moment-là, il n'était que 21h. Mais, la série terminée, il était 23h. Et, ce soir je n'avais pas vraiment envie d'aller retrouver mes compagnons sur un jeu, ou sur le net. Non, je ne voulais pas non plus partir me coucher, tout ce que je souhaitais, c'était prendre l'air, mais à cette heure-là était-ce raisonnable? Je soupirais, regardant par ma fenêtre, la musique des gouttes s'écrasant contre le sol de mon balcon démontrait à quel point il faisait "moche". Je fermais mes volets, allumant quelques bougies dans mon salon, avec une petite lumière d'ambiance. Je pris le chemin de ma chambre, j'allumais la grande lumière. Et me dirigeais vers ma belle étagère rococo que j'aimais tant. J'en sortis un t-shirt à manches longues, une veste trop grande pour moi et un petit slim. J'enlevais donc mon pyjama pour m'habiller et sortir me promener.

Fin prête, je fis claquer la porte de mon appartement, un parapluie rouge à pois blancs à la main. Je rangeais mes clefs dans la poche de "ma" veste et pris l'ascenseur. Je respirais doucement, me sentant étrangement seule, j'en avais à vrai dire, vraiment marre d'être seule dans mon appartement, il n'y avait que moi, mon ordi, mes figurines... Ma télé !? Je n'avais même pas de petit chien pour me faire la fête. J'étais seule.

Je rigolais de moi, quand je sortais de cet immeuble sous la pluie, abritée de mon parapluie. J'allais pas non plus pleurer pour ça, non mais! Je ne savais pas vraiment où aller. En boîte? C'est pas mal niveau rencontre, mais j'ai envie de calme. J'ouvrais la portière de ma petite twingo, et allumais le contact. Je partis du parking, je verrais bien sur le moment même où je tomberai. Je passais la ville pour aller vers les bois, la plage... Mon immeuble était situé en plein centre ville, c'était agréable, quand on aimait la vie et le shopping, mais moi mon shopping se faisait sur le net, c'était stupide!?

J'arrivais sur le parking vide de la forêt, éteignant les lumières, et fermant ma voiture, une lampe torche à la main, le parapluie dans l'autre. C'était pas si calme que ça, ça me faisait plutôt flipper en fait. Qui sait, y a peut-être des fous qui veulent me tuer, voir autre? J'avais un rire jaune, m'enfonçant dans les bois. Je sursautais à chaque bruits, comme une chouette qui s'envolait, un lapin qui courait à travers les fougères... Je riais toujours jaune.

Je fus vivement coupée par des éclats de rire. Inquiète, je ne savais plus quoi faire, aller voir comme une grande fille? Ou me barrer en courant comme une gamine? Je me raclais la gorge et d'un pas décidé j'allais voir quel était ce rire. Je redressais enfin ma lampe sur un jeune homme renversé sur un banc. Etait-il saoul ou amusé par sa cascade? Je le regardais sans vraiment comprendre. Puis je m'approchais souriante, mais on voyait une légère crainte sur mon visage.

Dernière édition par Adαm le Sam 05 Juin 2010, 11:38 pm, édité 1 fois

Mon hilarité ne c’était toujours pas arrêtée, cela faisait au moins une bonne dizaine de minutes que j'étais allongé là, par terre, à rigoler comme un pauvre idiot, mais bon sens qu’est ce ça me faisais un bien fou. Je n’avais pas rit autant depuis une éternité, il me semblait en tous cas que ça faisait une éternité… La dernière fois que j'avais rigolé comme ça c’était… Non, je ne voulait pas y penser, ça aurait tout gâché. Un faisseaux lumineux m'éclaira sans que je m'y attende, je me protégeais les yeux en jurant bruyament. Je m’étais enfin arrêté de rire quand une voix - que je n'avais jamais entendu d’ailleurs – retentit derrière moi pour me demander si tout aller bien. Je me relevais comme un ressort, et essayais en vain de voir qui se tenait devant moi. Je n'avais même pas eu à demander qu'elle éteigne cette lumière qui me meurtrissais les yeux, elle le fit pour moi. Je plissais les yeux, mais rien à faire, il faisait beaucoup trop sombre et tous ce que je réussi à voir fut une ombre. J'en avais presque oublié la raison de mon fou rire, mais un coup d’œil au banc – qui n’en était plus un à présent – me suffit à rire une nouvelle fois plus discrètement, ce qui n’était pas du tout le cas quelque minutes avant où on m’avais sans doute entendu jusque je ne sais où… La il y avait de quoi s’inquiéter sur ma santé mentale.

- Euhm… Oui oui, tout va très bien.

Je me raclais la gorge, non pas par ce que quelque chose me gênait, ça n’avait rien à voir, mais tout simplement par ce que je me sentais extrêmement embarrassé. Je rougi, mais heureusement pour moi, personne ne pouvait le voir. Un silence de plomb s’installa, ce silence était d’autant plus gênant que la situation elle-même. Je fit un pas en avant pour – espérer – voir la personne en face de moi. Ce dont j'étais certain, c’est que c’était une fille, il n'y avait aucun doute la dessus, mais ça ne m'avançais pas pour autant, loin de la même ! Je priais pour ne pas la connaitre, par n'importe qu'elle façon qui soit. Je priai pour ne l'avoir jamais croisé un jour et avoir suffisament imprimé son visage dans ma tête pour la reconnaitre.

Je lachai un soupir de soulagement quand je découvris finalement que je ne connaissais pas le moins du monde la fille qui se tenait devant moi. Je m'autorisais un sourire, qu'elle ne verrait sans doute pas. Malgrè tout, je détournai le regard aussi vite que possible, espérant que dans son cas, elle ne me connaisse pas déjà, peut-être m'avait-elle déjà aperçu quelque part. Cependant, j'espérais aussi me tromper, après tout, il faisait nuit et… je ne trouvais pas d’autres explications. Toutefois, je voulais quand même en être certain. Une partie de moi-même voulais savoir si nous nous étions croisés une fois, tandis que l’autre me répétais que c’était une énorme erreur, la pire idée que je n’avais jamais eue. Malgré ça, je me lançai quand même. A mon avis, ce ne pouvait décidément pas être pire.

- On s'est pas déjà croisé quelque part ? Murmurais-je doucement

Ce qui était complètement inutile, mais je ne réussis pas à le dire plus fort et ça pour deux raisons : Si ce n’était pas le cas, Bonjour le vent, et si c’était le cas (ce que je ne voulais absolument pas), catastrophe, je serais mort de honte. Elle me prendrait surement pour un fou, bien que je le sois quand même à moitié… Je passai mes doigts dans mes cheveux remplis d'herbe et de saletés en tout genre. Je ne devais ressembler à rien, et ça n’arrangeait pas grand-chose, il y avait donc pire... Tans pis pour mes cheveux, je n’y avais jamais vraiment fait attention de toute façon, de même pour mes vêtements, cela faisait bien longtemps que n’accordais plus aucune attention à la mode, je trouvais ce monde bien trop superficiel. J'évitais de regarder mon interlocuteur en face, au lieu de ça je regardais fixement mes pieds, y trouvant soudainement un intêret. Je shootais dans le vide, un geste de nervosité sans aucun doute.

J'éteignis ma lampe torche, pour éviter de l'aveugler. Mais désormais, j'étais plongée dans le noir, le noir complet, dans une forêt glauque, avec une personne inconnue. Je respirais très très fort par la peur, j'étais même sûre qu'on devait m'entendre trembler à cause de ma lampe torche. La honte, mais, je n'y pouvais rien! Puis il ne tarda pas à m'assurer que tout allait bien, tant mieux. Je pouvais maintenant reprendre mon chemin et partir, rentrer chez moi. Mais non, mes jambes restaient là, j'étais à ce point pétrifiée? Ou était-ce la fatigue? A vrai dire, j'en savais vraiment rien.

Je toussotais légèrement, fermant mon parapluie, je passais une main dans mes cheveux, nerveusement. Je ne savais quoi dire, et ce vide immense de parole était stressant. Je ne pus retenir un rire gêné et idiot, que j'arrêtais directement par ma main plaquée contre ma bouche.

Mais, rien, toujours aucune réponse de mes jambes, ce qui m'énervait de plus en plus! Je tirais ma veste, nerveusement, jouais avec ma lampe éteinte et mon parapluie fermé. Puis, je fis quelque pas pour voir la tête de l'homme face à moi, mais cette pénombre ne me laissait rien voir, c'était assez dérangeant d'ailleurs! Je me grattais le bras, je venais de me faire piquer par un sale moustique.

Puis, sa voix revint avec une question étrange, est-ce qu'on se connaissait? A vrai dire, non. Je ne connaissais que Red comme homme ici, ou alors, je ne me rappelais pas. Je cherchais en vain, mais rien ne venait, et puis vu que je ne le voyais pas vraiment, impossible de savoir.

Dans un sens je me demandais ce qu'il pouvait y voir, alors c'était un peu bizarre. Finalement, il était peut-être fou, et peut-être qu'il voudrait me tuer? Non non, j'ai encore des tas de choses à faire, je vous en prie! Je serrais les dents, et m'éloignais un peu de lui, essayant d'être discrète. 'Fallait que je retrouve, et vite, le parking, voilà je n'aurais pas dû sortir, j'ai fait une grave erreur! Oh lala, retenez-moi, je stresse!

Sa respiration était beaucoup trop rapide, limite haletante. Si elle continuait comme ça, elle risquait de faire de l'hyperventilation et je n'avais pas envie d'arriver aux urgences, avec dans les bras, une fille que je ne connais pas pour leur expliquer qu'elle avait perdue connaissance. Évidement il me croirait, c'est sur... Il ne se demanderai pas si ce n'est pas de ma faute si elle est dans cet état la. Je commençais à regretter sérieusement d'être sorti, au lieu de rester sagement dans mon lit... A l'entendre, je devais vraiment faire peur, pourtant, la dernière chose que je voudrais faire c'est bien lui faire du mal.

Un silence s'installa de nouveau entre nous. Plus oppressant que le précèdent, je ne savais pas quoi dire pour essayer de la rassurer. Lui dire qu'elle n'avait rien à craindre ? Non, c'est ce que dise les méchants pour justement rassurer leurs victimes. L'ambiance « film d'horreur » commençait réellement à m'insupporter et je ressentais le besoin de changer ça au plus vite. Je sursautai quand elle rit, un rire bizarre, remplit de nervosité et de... peur ? Elle finit par me dire que ce n'était que sa nervosité qui la rendait comme ça et qu'elle comptait rentrer. Je hochai instinctivement la tête, oubliant qu'elle ne me voyait pas, j'ouvris la bouche comme pour dire quelque chose mais le refermer aussitôt, de peur de dire une chose déplacé qui la terrifierait encore plus qu'elle ne l'est déjà. Qu'ai-je fait pour en arriver la ?

- Euh... d'accord. Allez-y alors. Dis-je en tendant la main pour lui montrer le chemin de retour, qu'elle devait connaître. J'essayais de dire ça d'un ton rassurant mais ça n'eut pas l'air de vraiment marcher. Au moins, j'aurais essayé.

Sauf qu'elle ne bougea pas d'un poil, au lieu de ça, elle resta immobile et tripota nerveusement sa veste ainsi que ses cheveux, tous ce qu'elle avait sous la main. Je ne pus m'empêcher de sourire malgré moi. Je ne savais pas que j'étais terrifiant à ce point.

Je lui posais enfin la question qui me brûlait les lèvres et elle me dévisagea longuement avant de répondre. Elle était apeurée et pourtant sa voix me parut douce, calme et étrangement neutre. Si je n'avais pas entendu sa respiration haletante, je n'aurais jamais cru qu'elle avait si peur de moi. Je poussai un nouveau soupir de soulagement quand elle m'affirma que nous nous connaissions pas le moins du monde. Je souris une nouvelle fois.

- Tant mieux... Enfin, non, ce n'est pas ce que je voulais dire, je... Laissez tomber.

C'est ça, Adam, enfonce toi encore plus, tu verras, elle ne va pas du tout de prendre pour un fou après ça ! Je n'avais pas remarqué qu'elle s'éloignait déjà et je m'étonnais qu'elle ne se soit pas mise à courir comme une désespéré en criant à l'aide ou je ne sais quoi. Seulement, je ne voulais pas la laisser rentrer seule. Je n'étais pas un méchant, mais on ne sait jamais, je ne doit pas être le seul mec « louche » du coin. Je soupirai et essayais de me détendre, en vain, pour me donner du courage. Je ne voulais pas l'éffrayer, pas plus que je ne l'avais déjà fait. Je courus tout de même vers elle pour la rejoindre.

- Eh, attendez ! Je... Vous ne devriez pas rentrer seule, pas à cette heure. Je sais que je n'ai pas l'air vraiment net, mais croyais moi, je ne veux pas vous faire de mal, loin de moi cette idée.

J'espérais qu'elle entende la sincérité qui remplissait ma voix. Qu'elle est peur, je pouvais le comprendre, mais dans ce cas, je dois lui montrer que moi aussi je ne me sens pas vraiment en sécurité ici et c'était ça le plus bizarre dans l'histoire, pour moi du moins... Ca, il fallait y penser avant de venir !

Je ne comprenais même pas pourquoi j'avais si peur. Enfin si, à en voir les infos et certains films, on est tous sujet à être tué par un fou, surtout si l'on sort en pleine nuit, ce que j'ai eu idée de faire, bêtement. Contrairement à un tueur, il gigotait dans tous les sens, comme gêné. Gêné de me faire peur? Ca se voyait tant que ça?

J'étais donc partie vers le parking, rallumant ma lampe torche, je marchais de plus en plus vite. Mon coeur claquait rapidement contre ma poitrine, et ma respiration se coupait de temps en temps. Puis, derrière-moi j'entendis ses pas, il m'avait paru vraiment étrange quand il avait l'air satisfait qu'on ne se connaisse pas, pourquoi? J'avançais, me retournant de temps en temps, il arrivait vers moi, de plus en plus vite, mais pas avec un air méchant, plutôt paniqué. Je ralentis donc, pour l'attendre, en quelque sorte.

Il me reparla, mais au lieu de m'effrayer, cette fois-ci, ce fut tout le contraire. Je lui souris - même s'il risquait de ne pas le voir - pour le remercier, avant de reprendre d'une voix plus sereine.

Je ris gênée, et lui tendis la main vers le parking, marchant plus doucement près de lui, j'étais donc en sécurité, et d'un coup, rassurée. Je ne cherchais pas à le dévisager, non je regardais plutôt le chemin, puis mes pieds, puis mon parapluie... J'étais trop perturbée et j'avais besoin de rentrer chez moi, boire une tisane. Je pourrais l'inviter, au moins nous serions en sécurité...?

On arrivait enfin à ma voiture, ma petite twingo qui m'attendait sagement là. Je fus soulagée et fis cliqueter mes clefs en l'ouvrant. Je posais mon parapluie sur la banquette arrière, et pris une bouteille d'eau dans ma portière, et vint m'asseoir sur l'un de mes sièges avant, face au jeune homme, éclairé doucement par ma lampe torche.

A vrai dire, j'espérais qu'il veuille rester avec moi pour la soirée, même ici dans ma voiture, fermée, à papoter et à rire de ma peur, qui fut très très stupide. Ou allez papoter au bord de la mer, c'était pas mal non plus, j'aimais l'odeur des vagues fraîches... Même danser au Red Fish, si j'étais accompagnée, ça m'irait, on pourrait danser en rigolant. Ou au final, chez moi, ce serait sympa aussi, devant la télé, même si je me doute qu'à cette heure-ci, ce n'est plus des films vraiment catholiques qui sont diffusés.

Mes paroles eurent l'air de la convaincre et je fus extrêmement soulagé. Au moins j'étais certain qu'il ne lui arriverait rien tant que je resterais avec elle. Même si sa peur ne s'était pas complétement évaporée, ce n'était plus vers moi qu'elle l'a dirigeai. Je n'osais pas lui répondre. Le faisceaux de sa lampe de poche était de nouveau dirigeai vers mon visage mais je ne m'en souciais plus. Plissant les yeux, je lui souris sincèrement et celui la elle ne pouvait que le voir. Elle rit une nouvelle fois, le même rire que tout à l'heure. Je ne m'en plaint pas, c'était déjà mieux que de pleurer et il y avait une certaine hystérie mélangé à de la nervosité dans son rire qui me plu. Je la comprenait quand elle me dit que ces bois l'effrayait et étant donné qu'elle ne me connaissait pas, il y avait de quoi paniquer. Malgré tous ça, elle avait eu le courage de venir me voir afin de me demander si tout aller bien. A sa place, j'aurai fui et je serai rentré sagement chez moi. Que voulais-vous, je peux me montrer très peureux et lâche quelque fois, il n'y a rien de mal à ça, non ?

Elle tendit la main vers le parking, sans doute pour m'inviter à la suivre, je ne me fis pas prier. Nous marchâmes en silence, seul le bruit des feuilles et des branches craquant sous nos pas le brisait. L'obscurité du bois ne me rassurais pas vraiment mais je fis mine de ne pas m'en soucier. Une brise fraiche balaya mon visage et je frissonnais. Je n'avais pas peur, vraiment pas, je ne me sentais juste pas en sécurité, il y a une grande différence entre ses deux choses.

- Je ne connais même pas votre nom !

J'avais dis ça sans m'en rendre compte. Elle n'avait pas détourné le visage depuis que nous nous étions mis en route, elle était plutôt très concentré à regarder ou elle mettait les pieds. Je ne l'en blâmais pas. J'avais failli à plusieurs reprise m'étaler à terre, si elle avait rit, je ne l'avais pas entendu, j'avais été trop concentré à essayer de reprendre mon équilibre. Heureusement pour moi, je me tenais assez loin d'elle pour ne jamais l'entrainer dans mes chutes.

Quand nous sortîmes enfin de ce bois qui me semblait sans fin, je poussai un long soupir de soulagement. Elle se dirigea vers sa voiture tandis que je restais planté à l'orée des bois. Sa voix retentit dans l'obscurité. Je fus surpris qu'elle me propose de l'accompagner dans plusieurs endroits. Je penchais la tête sur le côté, essayant de savoir pourquoi elle me proposait ça alors que quelque minutes plus tôt, je la terrifiait littéralement. Je ne pus réprimer un sourire. Finalement ma tête ne devait pas ressembler à celle d'un criminel.

Je me rapprochais doucement de la voiture et remarquai enfin mon reflet dans la vitre. Mon visage se décomposa en une grimace et je fronçais les sourcils. Mon teint était blafard et mes cheveux étaient complètement désordonnés. Si ça avait été dans d'autres circonstances, j'aurais éclaté de rire, mais pas maintenant. Je la fixai d'un air désolé. Je m'étais lourdement trompé, à cet instant, j'avais vraiment la tête d'un tueur. Je décidai de ne plus y penser et réfléchi plutôt à ses propositions. Me retrouver en public dans cet état la ne m'enchantais guère et aller chez elle me parut inapproprié, j'optai alors pour le bord de mer, j'était sur que personne ne nous verrais et nous pourrions discuter dans sa voiture pendant le trajet ainsi qu'après.

- Je suis pour la balade au bord de la mer. Dis-je d'un ton un peu trop enthousiaste.

"Je ne connais même pas votre nom !" dit-il d'une voix rassurante et douce. Je ne pus que m'arrêter et le regarder avec mes grands yeux ouverts, étonnées. J'entre-ouvrais ma bouche, léchant ma lèvre inférieur, ne sachant que dire. Pourtant c'était très simple, mais, j'étais, étonnée. Puis, je réussis à sortir un n'importe quoi avec une voix peu assurée.

J'avais continué à avancer ensuite, essayant d'écouter sa réponse. J'étais bizarrement bouleversée, finalement cette soirée était vraiment spéciale. Ma respiration se faisait saccadée par moment, sans réelle raison. Puis, fronçant les sourcils envers moi, je pris un pas plus rapide pour arriver vite à ma voiture. Un fois là, j'avais donc ouvert ma voiture et m'étais installée lui proposant plusieurs lieux. Il m'avait répondu de cette même voix, trop envoutante à mon goût. Cette voix qui me chamboulait, j'avais acquiescé de la tête, pour un bref "oui".

Je tenais mon volant pour me rassurer, et le regardais, la bouche entre-ouverte. Puis, à force de le fixer, je compris que ça pouvait être étrange, alors, je l'ai rapidement quitté du regard, voyant mon parapluie et ma lampe torche sur mes cuisses. Je les pris dans mes mains et les plaçais sur la banquette arrière, effleurant le jeune homme. Un frisson me parcouru le corps.

Je commençais à débrayer, démarrant ma petite voiture, et sortie du parking. Allumant les phares, je regardais sérieusement ma route, sourcils froncés. Je me replaçais régulièrement une mèche derrière l'oreille, et tenais mon volant comme stressée. Alors que, d'habitude, j'étais plutôt tranquille en voiture, et la seule détente que je pouvais m'offrir c'était la musique. J'avançais ma main vers la radio, l'allumant, et écoutant les musiques qui passaient.

Je le regardais rapidement, souriante, avant de regarder à nouveau ma route. La plage n'était pas bien loin de là, et on voyait déjà la mer au loin, nous étions donc bientôt arrivés. J'étais d'une part, soulagée, et de l'autre, presque détendue à l'idée de passer une soirée près de la mer, avec la lune en face. Ca me fit bêtement sourire.

On continue ici, malgré que l'on soit à la plage?

Quand je lui demandais son prénom, elle ne répondit pas tout de suite, comme si elle réfléchissait, elle devait sans doute peser le pour et le contre, me donner son prénom était peut-être une mauvaise idée, après tout on venait à peine de se rencontrer et pas dans les meilleures conditions. Elle finit tout de même par me le dire, en bafouillant limite nerveusement, mais elle me le dit quand même. Je devinais qu'elle préférerait que je l'appelle par son surnom puisqu'elle le répéta à deux reprises. Comme je m'en doutais, elle me demanda le mien. Ma réponse fusa, comme un automatisme, on me posait cette question des milliers de fois par jour depuis que j'étais arrivé, alors je commençais à avoir l'habitude. Mais contrairement aux autres personnes que je croisais, Jo avait mis un moment à me le demander, ce qu'elle n'aurait sans doute pas fait si je ne l'avais pas demandé en premier et bizarrement, ça me plaisait. Je commençais à croire qu'on pouvait apprécier une personne sans connaître son prénom, c'est ridicule mais amusant et intriguant à la fois.

- Adam, je m'appelle Adam... Répondis-je en souriant dans le vide.

Puis le silence refit surface, une nouvelle fois. Ce n'était pas un silence pesant ou l'un de nous devait se sentir obligé de le briser mais ne le faisait pas, c'était plutôt un silence embarrassant, où l'un de nous ne savait pas quoi dire. Pour ma part, je ne disais rien de peur de dire quelque chose d'inutile et de stupide, je ne me voyais pas dire quelque chose comme « il fait sombre, hein ?! ». Non, vraiment pas...

Une fois lui avoir fait par de ma réponse à ses propositions, elle hoche la tête en signe d’affirmation et je souris une nouvelle fois. C’est fou le nombre de fois ou j’ai pu sourire depuis qu’elle m’avait trouvé allongé à terre en rigolant comme un idiot. Elle me demande alors de prendre place, je m’assoie sans broncher. Elle me demande si nous pouvons nous tutoyer et c’est à mon tour de hocher la tête. Habituellement, je tutoie tout le monde sans même les connaître, question d’habitude, j’ai été élevé comme ça. Non, enfaite, je n’ai pas été élevé du tout… Mais je ne l’ai pas fait avec elle, sans doute à cause de la situation.

Elle ne démarra pas tout de suite et je me demandais pourquoi d’ailleurs. Mon regard était rivé vers le paysage que j’essayais de voir à travers la fenêtre, en réalité mes yeux fixés un point invisible, je regardais le paysage sans le voir. Je sentais le poid de son regard dans mon dos et je ne pus m’empêcher de tourner la tête pour me retrouver nez à nez avec de grand yeux bleus qui me fixés bel et bien. Sans que je puisse dire ou faire quoique ce soit, elle détourna le regard pris ses affaires pour les déposer sur la banquette en m’effleurant au passage et démarra. Je me raidis et rougis malgré moi, me raclai la gorge et passais une main dans mes cheveux en geste nerveux pour cacher un tant soit peu mon embarras, c’était visiblement raté, j’avais même l’impression que ça empirait.

Ses mains étaient crispées sur le volant et elle ne détaché plus le regard de la route, une nouvelle fois très concentré comme dans les bois. Elle replaça plusieurs une mèche de ses cheveux derrière son oreille et je me surpris à vouloir le faire moi aussi. Je soupirai et serrais les poings pour m’en empêcher. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait et je trouvais ça vraiment très étrange et gênant, horriblement gênant.

Elle détacha une main de son volant pour allumer la radio et tourna la tête vers moi en me demandant quel genre de musique j’appréciais. Je fronçai les sourcils et réfléchit un instant. A vrai dire, je n’en avais aucune idée, j’adore la musique étant donné que je suis musicien mais tout les styles de musique me plaisent.

- Peut-être la pop, le rock. Quelque chose dans ce style la… Et toi ?

J’aperçu au loin la plage et me détendit légèrement, je ne m’étais pas rendu compte que j’étais aussi tendu. Je mis ça sur le compte de notre proximité. Ca me rendait nerveux de me tenir aussi près d’elle…

Comme tu veux, mais previens-moi si tu poste ton prochain message à la plage ;)

L'homme qui m'intriguait et qui m'envoutait s'appelait donc... Adam. Je tournais la tête vers lui quand il répondit à ma question. Je lui fis un sourire pour lui indiquer que nos goûts étaient les mêmes, j'aimais aussi la pop, le rock... Les musiques douces et agréables, comme celles qui bougent. Je souriais et me détendais. Nous arrivions à la plage.

J'arrêtais ma petite voiture, et lâchais le volant, un souffle léger s'échappa entre mes lèvres. Et je laissais mon regard croiser celui d'Adam. Je restais tout de même gênée, face à lui, ne comprenant pas trop pourquoi, je n'étais pas comme ça habituellement. C'était si étrange. J'ouvris ma portière et descendis de ma voiture, puis la porte claqua derrière moi. Ma main passa un coup dans mes cheveux blonds, un signe de gêne et de timidité que je n'avais pas d'habitude. Puis, quand il sortit, il se trouvait donc face à moi, et ma bouche s'entrouvra d'une façon particulière, d'une façon presque sensuelle, alors que je ne cherchais pas vraiment ça... Je ne pus m'empêcher de rougir, et de baisser rapidement la tête pour commencer à avancer.

Je n'avais pas pris ma lampe, la lune éclairait le lieu, et tout était paisible, c'était rassurant. Mes cheveux volaient et dansaient derrière moi, je pris un temps pour m'arrêter, fermer les yeux, et apprécier, souriant. Les os de mes épaules à mon cou se dévoilèrent avec ma respiration exagérée. Rouvrant les yeux, je tournais la tête vers Adam.

Je m'abaissais pour enlever mes chaussures en toile, les prenant à la main, j'enfonçais mes pieds dans le sable. J'aimais la plage, j'aimais l'odeur de la mer, j'aimais ce calme. Mais par dessus tout, et étrangement, j'aimais ce moment que je partageais avec lui... Adam. C'était trop étrange pour être réelle, à vrai dire. Alors je ne pus que le regarder à nouveau, et m'approcher de lui, pour m'assurer qu'il était bien là. Je mis ma main dans ses cheveux en bataille, et ne pus m'empêcher de rire.

J'avais dit ça sans réfléchir, et c'était d'une stupidité ahurissante. J'étais stupide. Je continuais à marcher sans trop le regarder, gênée, je préférais jeter mon regard sur la mer, mes pupilles brillaient. Puis, dans un élan rapide, je me retrouvais les fesses au sol, assise dans le sable, je continuais à contempler la nature.

L’arrivée à la plage fut un vrai soulagement. Non pas parce que ça m’ennuyait mais parce que je me sentais nerveux, trop même. Cette soirée qui avait eu pour but de me détendre, me mettait les nerfs à vif. La raison ? Cette fille, cette fille que je connaissais à peine et qui me mettais dans tous mes états. Je sortis de la voiture en silence. Le vent fouetta mon visage et je pris une grande respiration. Le ciel était dégagé, sans nuage et la lumière de la lune suffisait à nous éclairer. Je n’avais besoin de rien d’autre pour regarder son visage.

Je me déplaçais pour faire en sorte de me retrouver en face d’elle, l’envie de voir son visage était irrépressible et je trouvais ça idiot, étant donné que je la connaissais à peine, mais au plus j’apprenais à la connaitre, plus je l’appréciais et voulait passer du temps avec elle. Je ne me rendis compte trop tard que mon regard insistant devait la gênait puisqu’elle baissa la tête et commença à avancer. Je restai un instant planté la, avant de m’avancer moi aussi.

Le bruit des vagues cognant les rochers m’apaisaient un peu. Je me tenais à une distance prudente de Jo, j’avais peur de trop m’approcher. Peur de l’effrayer une nouvelle fois, je voulais être prudent avec elle. Le bruit de sa respiration se mêlait parfaitement avec le bruit du ressac des vagues. Elle s’arrêta brusquement de marcher, je me stoppais aussi, comme si mes gestes étaient coordonnés au sien. Je l’observais en silence, elle m’intriguait et je n’avais qu’une envie, c’était de m’approcher d’elle. Je passai une nouvelle fois une main de mes cheveux, en regrettant que ce ne soit pas dans les siens et poussais un long soupir.
Sa voix me parvint de loin comme un bruit de fond, j’étais complètement perdu dans mes pensées que je du cligner plusieurs fois des paupières et secouer la tête. J’acquiesçai doucement et souris.

- Oui, c’est vraiment… beau.

Ca ne répondait pas vraiment à sa question, mais ce n’était ni le paysage ni l’atmosphère qui me préoccupait le plus en ce moment. Elle ôta ses chaussures et enfonça ses pieds dans le sable, j’aurais aimé pouvoir faire la même chose, mais je restais planté la, mes muscles refusant obstinément de m’obéir. Elle tourna la tête vers moi et j’encrais mon regard dans le sien puis elle se dirigea vers moi et je lui souris. Une fois à mon niveau, elle passa une main dans mes cheveux en riant. Mon cœur rata un battement et je retins ma respiration. Elle devait me trouver stupide à réagir comme ça mais je n’y suis pour rien malheureusement. Sa question me parut étrange et je ne pus m’empêcher de rire à mon tour, je réussis même à me détendre.

- Tu peux les toucher autant que tu veux, tu es bien la seule à les apprécier !

Elle détourna une nouvelle fois le regard vers la mer et je fis de même. Elle s’assit si brusquement que je crus d’abord qu’elle était tombé, je voulus la rattraper mais quand je compris ce qu’elle avait fait, je ris bêtement et m’assis à ses côtés en gardant toujours cette même distance prudente.